TEXTES FANTASTIQUES
Un étrange sourire (Solène)
Cette nuit, encore, je fus réveillée à cause d’un cauchemar.
Un terrible cauchemar que je refais, maintenant, tous les soirs. Depuis le jour
où je l’ai vraiment vécu. J’étais photographe et je devais me rendre à Nakuru,
un petit village du Kenya. Ce village était très pauvre mais les habitants
étaient très amicaux. Vincent, qui était mon ami et mon guide, avait accepté de
m’accompagner. Dès notre arrivée, les habitants nous offrirent un cadeau de
bienvenue. Vincent reçut un collier en dents de lion et moi, une petite poupée.
Une poupée qui allait changer le cours de mon existence. Moi, je trouvais cette
poupée très mystérieuse dans son regard et son sourire. Vincent m’expliqua que
chaque habitant en possédait une. Elle protégeait des mauvais esprits. Après les
avoir remerciés, nous partîmes nous reposer car le voyage nous avait beaucoup
fatigués. Pendant mon sommeil, je fus réveillé par des tapements. J’essayai de
me rendormir mais ils persistèrent. Les bruits provenaient de mon sac, je me
levai et m’approchai. Quand je l’ouvris- les bruits s’arrêtèrent !! Je fouillai.
Il y avait un livre, mon livre. Celui que ma mère m’avait offert avant de
mourir. C’était le seul objet qui me restait d’elle. J’y tenais comme à la
prunelle de mes yeux. Et avec celui-ci, la poupée que les habitants venaient de
m’offrir. Etait-ce possible que cette poupée fût vivante ? Je n’en savais rien.
Je la sortis et la regardai longuement. Elle me sourit !! Affolée, je courus
chercher Vincent. Quand je lui racontai ce que je venais de voir, il me répondit
que c’était sûrement le décalage horaire qui me fatiguait. J'étais seule - mon
meilleur ami ne me croyait pas et je ne savais pas communiquer avec les
habitants de ce village. Je décidai de sortir prendre l’air et j’allai près d’un
point d’eau. Je m’assis, me rafraîchis le visage et pensai à ce que m’avait dit
Vincent. Peut-être qu’il avait raison, peut-être que j’avais seulement rêvé.
Tout à coup, je sentis quelque chose bouger dans ma poche ! Je regardai. La
poupée était là !! Je n’en croyais pas mes yeux !! Je l’avais pourtant laissée
dans mon sac ! Cette fois, je n’étais pas folle - cette poupée était bien
vivante ! Elle me regardait avec un sourire à la fois moqueur et méchant. Et
elle récitait des paroles incompréhensibles - qui ressemblaient à des prières.
Les habitants de ce village étaient très religieux et croyaient en plusieurs dieux
comme le dieu du soleil ou celui de la pluie. Vincent m’avait expliqué que tous
les soirs, les habitants se réunissaient et récitaient des prières pour que les
dieux accomplissent leurs souhaits. La poupée avançait de plus en plus vite vers
moi. Ce n’était qu’une poupée mais j’étais paralysée - je n’arrivais à bouger
aucun de mes membres. Qu’allait-elle me faire ? Allait-elle me tuer ? Elle
avançait encore, encore et me regardait toujours avec le même sourire. Le
sourire du malheur...
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